Bien évidemment, il y a encore des gens, notamment des architectes et autres promoteurs immobiliers africains et d'ailleurs, qui pensent que le bambou est un matériau de construction pour les pauvres, donc pas du tout adapté à des normes modernes d'architecture. Ceux-là consulteront avec profit des ouvrages commes ceux reproduits ci-dessous.
Le plus surprenant est quand même de découvrir ces images d'échafaudages en bambou, notamment sur des chantiers de construction de gratte-ciel parmi les plus hauts du monde. Mais à cela, il y a une raison évidente : le ratio solidité/poids du bambou, qui le rend simplement imbattable face à tout autre matériau.
Des qualités physico-chimiques impressionnantes
• Soumis à des tests de compression, de cisaillement, de tension et de flexion, les bambous de construction (Stenotachya, Guadua en particulier) sont toujours plus - voire beaucoup plus - performants que le Douglas, bois de construction de référence.
• Correctement assemblées, les structures en bambou sont résistantes aux séismes et ouragans
• Riche en silice (cannes récoltées à maturité - 3 à 4 ans - lorsqu'elles sont moins riches en eau et en sucre) le bambou est 30% plus dur que le chêne. Comme le chanvre, il n'est pas attaqué par les termites et il résiste mieux que les bois de construction (hormis bois exotiques précieux) aux attaques d'insectes et moisissures.
• Le bambou est plus résistant à la combustion que le chêne et le Douglas.
De forts rendements
• Rendement productif de matière première de construction : 20 fois supérieur à celui des arbres.
Dans la région de Chittagong, en Birmanie orientale, on a trouvé une densité de 3.000 à 9.000 cannes à l'hectare, et dans un autre peuplement une moyenne de 15.000 cannes par hectare dans un assolement triennal.
Des pesées expérimentales, qui ont été effectuées dans la région avec Melocanna bambusoides, ont montré que 1.000 tiges entières pesaient 4,5 tonnes en vert ou 2,6 tonnes séchées à l'air. Ces chiffres donneraient des poids de 3 à 9,5 tonnes par acre (0,4 ha) pour les tiges séchées à l'air et 38 tonnes métriques par hectare, pour un assolement triennal sur la base des dénombrements précités. (Source FAO)
• Récolte chaque année (après 7 années de plantation), contre 30 à 50 ans pour les arbres.
• Régénération naturelle
Le bambou a de multiples avantages au niveau environnemental
• Fixe 30% de plus de CO2 que les arbres. Jusqu'à 12 tonnes de CO2/ha/an (3 tonnes pour une forêt de feuillus) et libère de ce fait plus d'oxygène.
• Améliore l'infiltration de l'eau dans le sol (2 fois plus qu'une forêt de feuillus).
• Limite l'érosion des sols (réseau racinaire très dense sur 60 centimètres de profondeur).
• Limite de lessivage des sols (infiltration en profondeur de nutriments... ou polluants).
• Restaure des sols appauvris.
• Participe à l'élimination de certaines toxines du sol (phyto-remédiation).
• Pompe l'eau du sol quand elle est disponible en surface, sans assécher les nappes phréatiques.
• Culture nécessitant peu ou pas d'engrais, pas de produits phytosanitaires.
Des structures en bambou pour un développement durable
• Faible consommation d'énergie. Le bambou a une bien meilleure balance énergétique que d'autres matériaux de construction. Il faut 8 fois moins d'énergie pour créer un bâtiment en bambou, qu'en ciment, pour une même capacité :
Acier : 1500
Ciment : 240
Bois : 80
Bambou : 30
• Economie de temps, rationalisation transport
• Proximité zone de culture/zone de transformation : maintien du tissu social
• Recyclage facile
Source
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