Rappelons que notre intérêt pour le bambou a été éveillé par une image bien insolite, datant des années 1900, d'une forêt de bambous photographiée dans la Russie du tsar Nicolas II. Et c'est là qu'on se dit : "c'est quand même incroyable !".
"Incroyable que cette plante ne soit pas mieux exploitée en Afrique !". Du coup, on se livre à une petite recherche sur l'Internet, dont est tiré ce qui suit.
Le bambou est une ressource naturelle abondante qui pousse dans de nombreuses régions du monde. Traditionnellement utilisé comme matériau de construction à faible coût dans les pays en développement, il est transformé en produits de plus en plus sophistiqués qui servent aux consommateurs des pays développés et aux marchés haut de gamme.
Aujourd'hui, avec les nouvelles techniques de traitements, la plupart des produits fabriqués en bois peuvent être remplacés par du bambou, ce qui entraîne la possibilité d'un marché de plusieurs centaines milliards de dollars.
Il y a une grande variété d'espèces de bambou. Néanmoins la qualité du produit final ne diffère pas beaucoup d’une variété de bois de bambou à l’autre. L'intérêt pour la plantation de bambou grandit et dans plusieurs pays, y compris chez les grands producteurs comme l'Inde et la Chine ainsi que les pays latino-américains, des opérations de plantation de bambou voient intensément le jour.
L’Asie est de loin le plus grand producteur de produits issus du bambou, la Chine étant le plus grand exportateur. Les principaux marchés pour les produits en bambou sont les USA et l'Europe.
Dans un monde où la protection des forêts naturelles est vitale et où l'approvisionnement en bois durable s'appauvrit, la demande pour le bambou comme alternative devrait continuer à croître et conduire dans le futur à une demande soutenue.
Le bambou est naturellement présent sur tous les continents (Amériques, Asie, Afrique et Océanie) et survit au gel dans le nord de l’Europe. Plante aux particularités uniques dans le monde végétal, le bambou ne présente pas pour autant un aspect uniforme. Suivant l'endroit où il pousse, la nature du terrain, le climat, l'altitude, il peut être très différent de taille, de forme, voire de couleur. |
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Traditionnellement considéré comme "l’arbre du pauvre", le bambou est devenu, ces dernières années, une matière première industrielle de haute technologie efficace au remplacement du bois. Bien que la commercialisation du bambou ait été lente, ce matériau devient un atout important dans l'éradication de la pauvreté et dans le développement économique et environnemental.
On recense (selon certaines classifications) entre 1050 et 1070 espèces différentes de bambous dans le monde, du minuscule sasa au géant des régions subtropicales.
L'Asie est le continent qui a le plus intégré le bambou à sa culture. Ce végétal est au coeur de nombreux sujets : religion, arts, construction et vie quotidienne.
Le bambou fournit le matériau de construction pour toutes sortes d'ustensiles, outils, récipients pour boire, manger et stocker matières premières, aliments et médicaments pour l'homme et l'animal.
La Chine possède plus de 400 espèces réparties sur 6,8 millions d'hectares. Elle possède la plus grande superficie de Phyllostachys au monde. 90% des bambouseraies se composent de Phyllostachys bambusoïdes (bois de construction) et de Phyllostachys heterocycla f. pubescens (alimentation), deux espèces très tôt importées au Japon.
D'une façon générale seules certaines espèces sont exploitées par l'homme dans des plantations plus ou moins importantes. Au Japon, où l'on répertorie une centaine d'espèces, 15 seulement sont largement répandues et cultivées.
L'Inde selon certaines sources détient le record mondial de superficie (de 4 à 10 Millions d'hectares) et de production de pâte à papier (~3,5 millions de tonnes).
Cette partie du monde est riche en bambous. Ce dernier n'y est pratiquement pas exploité pour différentes raisons. La plus admise est que ces régions disposent de nombreuses autres essences de bois.
L'Afrique l'utilise mais ne le cultive pas. Elle compte 43 espèces sur une superficie de 1,5 million d'hectares, principalement en Afrique de l'Est et à Madagascar.
Sol
Le bambou s'adapte très facilement à son environnement. Il tolère une vaste gamme de sols (depuis les sols pauvres en matières organiques jusqu'à ceux riches en minéraux), et les conditions d'humidité les plus diverses (de la sécheresse aux inondations).
Cette caractéristique a fait du bambou une plante très précieuse pour la remise en état et la régénération des terres dégradées.
Climat
Dans les pays chauds, ils prolifèrent jusqu'à 3.000 m au-dessus du niveau de la mer. Dans l'Himalaya certaines espèces peuvent être trouvées jusqu'à 3.600 mètres d'altitude.
Les surfaces tempérées ont vu leurs bambouseraies disparaître au cours des glaciations. Le climat actuel global favorise beaucoup d'espèces de cette plante qui supporte parfois -28°C.
Rendement
Le rendement d’une bambouseraie est jusqu’à 25 fois supérieur à celui d’une forêt (le bambou est une herbe à croissance rapide, qui atteint sa taille adulte dès 5 ans ; son rythme de croissance est le plus rapide dans le monde des plantes. En moyenne, il pousse de 75 à 400 mm par jour, mais certaines espèces atteignent le record d'un mètre (Phyllostachys edulis au Japon). Adultes : en 2 mois, il atteint jusqu'à 40 m de hauteur et 25 à 30 centimètres de diamètre pour certaines espèces, en 4 ans il devient le bois le plus résistant - certaines de ses parties sont plus solides et plus durables que le béton et le plus léger de la planète). Avantage redoutable pour une exploitation commerciale.
On peut obtenir entre 22 et 44 tonnes de bambou par hectare et par an. La récolte peut avoir lieu entre trois et cinq ans après la plantation. Soit 6 fois plus qu’une forêt classique. En outre, il se développe sans engrais ni pesticide. Le bambou étant une graminée, c’est-à-dire de la même famille que les herbes, de nouvelles pousses apparaissent simplement lorsqu’il a été coupé, et il n’est donc pas nécessaire de replanter (on peut le récolter dès 3 à 5 ans, tandis qu’il faut attendre 20 à 30 ans pour le bois).
L'Amérique latine n’a pas de données fiables sur la zone de bambou au niveau régional. L'information existe dans certains pays, mais elle est insuffisante, dispersée et parfois contradictoire. Le manque de données fiables sur les ressources en bambou en Amérique latine s'explique en partie par la faible valeur économique actuelle de bambou sur le continent. Là, comme en Afrique, beaucoup de gens considèrent le bambou comme une mauvaise herbe et ne peuvent pas apprécier l'énorme potentiel économique de développement et de lutte contre la pauvreté.
Ecologie - Exploitation
L’exploitation commerciale peut commencer au rythme d’une récolte tous les 2 ans, parfois jusqu’à l’âge respectable de 120 ans. On estime que sur cette durée, le bambou pourra fournir jusqu’à 45 kilomètres de perche utile. Les bambous empêchent l’érosion du sol, les glissements de terrain et le lessivage des terres arables, protègent les berges des rivières. Si on compare une forêt de feuillus à une bambouseraie, cette dernière fixera jusqu’à 12 tonnes de CO2/ha/an, contre 3 tonnes pour la forêt de feuillus. Il libère donc 30% d’oxygène de plus que des arbres.
Construction
Les matériaux de construction étaient jusqu’alors généralement choisis pour leur fonctionnalité, leurs caractéristiques techniques et leur coût. Cependant ces dernières années, la question grandissante du développement durable, en particulier dans les pays occidentaux, a conduit à inclure le coût environnemental comme critère dans les principes constructifs retenus. Depuis une vingtaine d’années, les recherches se sont portées sur la mise au point de matériaux et de technologies qui consomment un minimum d’énergie lors de leur production. L’attention s’est peu à peu tournée vers des matériaux non industriels, tels les fibres végétales ou le bambou.
Le bambou, matériau renouvelable à croissance rapide, facile à cultiver et doté de bonnes caractéristiques techniques semble être une alternative possible aux matériaux traditionnels que sont le béton, l’acier ou le bois. Ainsi, architectes et créateurs en quête de technologies adaptables au plan local redécouvrent aujourd’hui les qualités de construction de ce matériau et les méthodes de mise en œuvre.
Propriété de « l’acier vert »
La popularité du bambou est certes liée à sa facilité de culture mais aussi à ses excellentes caractéristiques mécaniques directement issues de sa structure naturelle. Les valeurs de résistance du bambou le classent au-dessus des bois de construction traditionnels auxquels il emprunte les méthodes de pérennisation.
Il est à noter que le rapport entre sa résistance et sa masse volumique classe le bambou devant le béton, l’acier et les bois de construction traditionnels.
En termes de durabilité, le bambou peut être utilisé comme matériau de base pour des structures ou des maisons.
En outre, du fait de son faible poids et de son élasticité, le bambou est un matériau idéal dans les zones exposées à des calamités naturelles, comme les tremblements de terre et les ouragans. L’auteur de ce rapport rapporte que 30 maisons en structure bambou ont résisté à un séisme de magnitude 7,6 au Costa Rica en 1998, alors que la plupart des édifices en béton armé, situés au même endroit, ont été gravement endommagés.
Utilisations
On retiendra que les performances mécaniques du bambou sont en général largement supérieures à celles du bois. Ceci confirme l’intérêt de ce matériau.
La densité du bambou explique aussi la dureté et durabilité particulièrement intéressante qui permet d’envisager des applications extérieures, pour palier les divers problèmes d’entretien connus pour le bois indigène. Grâce aux nombreux avantages du bambou, mécaniques et autres, on compte en milliers les applications qui lui sont réservées. Son utilisation dans la construction permet des réalisations telles que maisons, supports de coffrage, couvertures de toiture, échafaudages, ponts, charpentes, armatures de béton, planchers et panneaux reconstitués.
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