"Arbre du pauvre", l'ont baptisé certains de façon méprisante. Les pauvres gens ! Ceux-là pensent peut-être que les meubles et objets décoratifs reproduits ci-dessous inspirent un quelconque sentiment de pauvreté !
Le didgeridoo est peut-être le plus ancien instrument à vent du monde, inventé par les aborigènes australiens à partir de troncs de bois évidés par les termites. Les versions les plus modernes de l'instrument sont en bambou, comme on peut le voir ci-dessous.
Et comme preuve que l'artisanat bien maîtrisé est capable de grandes choses, voici un assortiment de flûtes déniché dans le catalogue du concurrent chinois de "Amazon" : le site de vente en ligne "Alibaba". Question : combien d'artisans africains seraient capables de réaliser ce chef-d'oeuvre composé de cinq flûtes en bambou (piccolo, soprano, alto, ténor, basse) ? Il est vrai qu'on trouve en Afrique des facteurs de Oud, le célèbre luth berbère, ainsi que des fabriquants de toutes sortes de cithares, tambours, balafons, etc. Mais des flûtes ?
Avis aux amateurs : il faut du bambou fin à très fin, parfaitement sec et absolument rectiligne ; puis il faut le poncer, éliminer les noeuds à l'intérieur du tuyau, puis vient le plus difficile : harmoniser les instruments (positionnement et calibrage précis des trous) de manière à les rendre utilisables au sein d'un ensemble ou d'un orchestre. Et, pour ce faire, il faut se caler sur le (bon) diapason, ce qui exige de solides connaissances en acoustique, les notes de chaque instrument devant sonner juste à 99,99 % !
Par parenthèse, l'ensemble des cinq flûtes dans leur superbe coffret était affiché sur le site de vente en ligne autour de 1350 euros, soit autour de 8.860 ex-francs français, autant dire dans les 886.600 F. CFA.
Quand on pense qu'il y a, dans nos villes dudit Tiers-monde, notamment dans les bidonvilles de nos capitales, des tas de jeunes assez doués de leurs mains, mais qui, pourtant, pour avoir échoué à l'école, passent leurs journées à ne rien faire de bon, préfèrant végéter en se remplissant l'estomac avec de la mauvaise bière, des alcools frelatés, voire des substances hallucinogènes plus que douteuses, survivant à coups de magouilles tordues qui vont en faire de parfaits repris de justice, alors qu'en se prenant un peu en main, ils pourraient gagner confortablement leur vie en réalisant des chefs-d'oeuvre comme ceux figurant ci-dessous (et dessus) !
Mais peut-être cette rubrique donnera-t-elle des idées à certain(e)s ; et pourquoi des sponsors, privés ou publics, n'accorderaient-ils pas des bourses d'études à des jeunes motivés, pour qu'ils/elles aillent apprendre le métier de facteur de flûtes en bambou (pour ne citer que cet instrument) auprès des maîtres asiatiques ?
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