Petit retour en arrière : des images déjà affichées ailleurs sur ce site, faites à divers endroits de l'Afrique équatoriale et subtropicale, autant dire loin du Sahel et du désert, hormis la quatrième image.
Ce que montrent les trois premières images, c'est un habitat de bas de gamme, comme on en voit partout dans les pays dits "pauvres", qu'il s'agisse des zones rurales ou de ces bidonvilles qui sont devenus la plaie de tous les pays dits en voie de développement, gros villages de carton et de tôle peuplés de paysans déracinés venus s'agglutiner tout autour des grandes villes comme des épaves sur un banc de sable.
La quatrième image est encore plus tragique que les précédentes : elle nous donne à voir les effets dévastateurs de la bêtise humaine : ceux-là sont en train de couper le dernier arbre à des kilomètres à la ronde, contribuant à faire du Sahel un véritable désert. On notera qu'il ne s'agit pas de pauvres paysans venus ici à pied ou à dos de dromadaire, mais dans un véhicule tous-terrains que l'on aperçoit en arrière-plan. Et c'est là que nous vient l'envie de revoir une autre image, déjà affichée ailleurs...
Roseau arborescent des pays chauds, dit le dictionnaire. Graminée originaire de l'Inde, dont la tige peut atteindre 40 mètres de hauteur. Le bambou sert à une foule d'usages. Le nom serait originaire de Malaisie.
Tous les dictionnaires présentent le bambou comme étant une espèce herbacée endémique dans les pays chauds ; or l'image précédente, faite dans la Russie de Nicolas II, soit dans les années 1905-1915, nous démontre amplement que le bambou s'acclimate très bien partout, y compris près du Pôle Nord.
Du coup, on se met à penser : "Et dire qu'avec un peu d'imagination... C'est quand même incroyable qu'ils y aient pensé en Russie, et que si peu de gens y pensent ailleurs, hormis en Chine et dans quelques pays asiatiques !". Mais les images qui suivent seront bien plus explicites que de longs commentaires.
Rappelons, en passant, que les pousses de bambou sont un légume fort répandu dans la gastronomie chinoise. Par ailleurs, ce que l'on aperçoit ci-dessous, à droite, encadrant la fillette, ce sont des plants de bambou vieux de trois semaines environ.
Ce qui suit nous montre des plants de bambou mis en terre en milieu tempéré le 10 mars (première image) et leur croissance jusqu'au 2 juin de la même année, soit sur près de trois mois.
De fait, au bout de trois mois, nos plants de bambou dépassent les vingt mètres, et ceci se passe loin des tropiques et de l'équateur.
Comme ces images le démontrent amplement, le bambou est bien une herbe - même s'il renferme des tissus ligneux présents dans le bois -, d'où sa tige verte, ce qui explique qu'il croisse en une quinzaine autant qu'un arbre en une année. Le résultat est une longue tige dotée d'une grande souplesse ainsi que d'une grande résistance, y compris aux basses températures, tout en générant une abondante frondaison.
Du coup, on ne comprend pas très bien pourquoi on ne fait pas plus souvent appel à cette plante dans le cadre des programmes de lutte contre la désertification...
Comme ici, en Ethiopie ainsi que dans toutes ces zones où la forêt a considérablement reculé, du fait de la culture sur brûlis et des coupes sauvages, avec pour conséquence que les femmes, auxquelles cette tâche est dévolue, doivent parcourir des kilomètres de marche pour collecter de maigres fagots de bois sec pour les besoins de la cuisine quotidienne.
Et pourquoi pas non plus de bambou ici, au Kenya, autre pays miné par la sécheresse ?
Et dire qu'il suffirait à de simples chefs de village, chefs de canton, maires, préfets, ONG locales..., de se procurer quelques centaines de pousses de bambou (d'où l'utilité de créer des pépinières !), pour se retrouver, quelques mois plus tard, devant de véritables forêts de verdure comme ici, quelque part en Californie !
Et que dire de l'habitat ?
L'habitat ? Parlons-en ! On sait qu'en Asie, les immeubles ne sont pas construits à l'aide d'échafaudages métalliques comme on en voit un peu partout, notamment en Occident, mais à l'aide de structures en... bambou ! Par ailleurs, voyez un peu, ci-dessous, ce qu'une architecte californienne est capable de tirer de cette herbe à tout faire...
Superbe, non ? En anglais on dirait : "Simply gorgeous!". Voici ce qu'on apprend à ce propos sur l'Internet (Source) :
Elora Hardy est une Américaine qui a tout quitté il y a 5 ans pour fabriquer de sublimes maisons en bambou. C’est en Indonésie qu’elle a lancé son fantastique projet qui révolutionne totalement la construction classique. Une fois traitée contre l’humidité et les insectes, une construction en bambou peut résister toute une vie. Le site (...) vous invite à découvrir ces bâtisses aussi sublimes que confortables. Avec l’aide des résidents de Bali, l’équipe d’Elora a passé ces 5 dernières années à révolutionner la construction des bâtisses en utilisant du bambou. Pour Elora, le bambou est un ressource renouvelable sous-estimée qui peut, lorsqu’il est bien traité, tenir toute une vie entière. Inspirée par son père, elle a choisi d’utiliser cette plante unique et très solide pour créer des maisons aussi belles que confortables. |
Moralité : à la médiocrité, nul(le) n'est tenu(e) !
Question : arrive-t-il seulement à nos architectes africains de voyager, ne serait-ce que virtuellement, en visitant des sites sur l'Internet ?
La suite...
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