Les catastrophes naturelles sont (avec les guerres) les premières causes de mortalité précoce chez les humains. Et parmi les catastrophes naturelles, il y a, en premier lieu, les séismes. Autrefois, la peste et la grippe espagnole pouvaient décimer des pays entiers. De nos jours, la médecine a quand même fait quelques progrès. En revanche, face aux tremblements de terre, les meilleures technologies sont encore bien impuissantes.

Est-ce une raison pour continuer de faire tout et n'importe quoi ?

Prenons l'habitat. Comme cela a été évoqué ailleurs, un grand nombre de communautés à travers le monde vivent dans des habitations en bois, mais il semble que ces sociétés soient minoritaires, de nombreuses populations ayant opté pour des habitations dites "en dur", entendez à base de briques.

La brique : le matériau de construction probablement le plus répandu à travers le monde, et ce, depuis la plus haute antiquité. Il faut dire que le ratio prix de production/énergie consommée est un des meilleurs qui soient, dans la mesure où n'importe quel paysan peut produire lui-même ses briques, moyennant de la terre, de l'eau, et du soleil pour sécher les briques. Le fait est que, dans 95 % des cas, la production est manuelle. Du coup, tout le monde pense pouvoir s'offrir une maison "en dur".

Qu'elle soit en terre ou en béton, la brique est un matériau de construction bien démocratique, ce qui fait qu'on voit moult ONG sillonner les pays du Tiers-monde pour y instruire les indigènes dans l'art de construire des habitations "en dur".

Le seul problème est que ces constructions supposées être "en dur" ne résistent pas à une secousse sismique. Or, des secousses sismiques, il s'en produit quotidiennement des milliers, pas toujours enregistrées par les sismographes, et ce, aux quatre coins du monde. Et quand la Terre tremble, ça donne toujours des catastrophes, dont une des dernières en date a eu lieu au Népal (2015).

Pour mémoire, aucun continent n'a le monopole des secousses sismiques, ces dernières dépendant intimement des mouvements des plaques tectoniques terrestres.

En ce qui concerne l'Afrique, on sait que la Terre y tremble sur tout le pourtour méditerranéen, du Maroc (Agadir) à l'Egypte (Alexandrie), voire jusqu'à la Guinée ; et à cela, il faut ajouter toutes les zones dominées par des volcans (Cameroun, région des Grands Lacs, Réunion).

Et quand la Terre tremble, ça donne toujours des paysages d'apocalypse.

Moralité ? Au Japon, le pays qui connaît le plus de séismes au monde, le fait est que, même les techniques de construction les plus élaborées n'ont pas permis d'éviter les effets dévastateurs du grand séisme de Kobe (1995), qui fit des milliers de morts.

Et si même les Japonais peuvent être pris en défaut, quid du reste du monde ? C'est dire si les architectes modernes, notamment dans les pays dits pauvres, sont éminemment comptables de la persistance d'hécatombes survenant ici et là, comme l'illustrent les images qui précèdent, hécatombes dues surtout au manque d'imagination des Etats en matière de normes de construction et de choix adapté des matériaux, ce qui devrait commencer par bannir ces funestes constructions "en dur" pour privilégier des matériaux plus résistants aux séismes : le bois et le bambou !

Quant à l'Afrique, tout le monde sait que le bois de ses forêts a vocation à être exporté vers d'autres cieux, pour être utilisé par d'autres, à l'instar de la quasi-totalité de ses matières premières !

Et dire qu'avec un peu d'imagination... des Etats, des aménageurs de territoires, des urbanistes et architectes..., bien des populations de pays dits pauvres, notamment en Afrique, pourraient s'offrir un habitat qui pourrait être à la fois bon marché et de qualité, mais aussi bien plus sûr face au fléau des séismes !