Alors que des milliards d'habitants de la planète croupissent dans des habitats infects, notamment dans des bidonvilles urbains, sans alimentation correcte ni eau potable, on découvre qu'en la matière, il existe des techniques simples à mettre en oeuvre et dérivées de l'ébullition - faire bouillir de l'eau en tue forcément la totalité des germes - et moins onéreuses que cette dernière sur le plan énergétique. En clair, quand on ne dispose pas de moyens suffisants pour faire bouillir de grosses quantités d'eau afin de la rendre potable, on se contente de la maintenir autour de 60° durant six heures, ce qui peut se faire à l'aide de simples bouteilles en plastique posées sur un socle métallique chauffé à blanc par le soleil.
Pour une fois que la tôle ondulée peut servir vraiment à quelque chose ! Par parenthèse, si les habitants de ce bidonville kenyan avaient eu la bonne idée de rester dans leur village, au lieu de venir s'entasser dans ce camp de concentration volontaire, peut-être auraient-ils pu continuer à boire de l'eau potable disponible dans une source toute proche (ce pays de montagnes et de hauts plateaux ne doit pas manquer de sources d'eau potable). Mais bon, il paraît que rien ne vaut la vie sordide au sein d'un bidonville...
Autre chose ? Combien de ministres de la santé, de médecins de campagne, de responsables de l'aménagement du territoire, de l'équipement, chefs de villages, ONG, agents des eaux et forêts, organes de presse écrite et audiovisuelle, en Afrique et ailleurs, notamment, connaissent cette technique de purification de l'eau et ont entrepris de la populariser auprès des populations concernées ? En clair, combien de paysans, d'enfants et d'habitants de bidonvilles, en Afrique et ailleurs, continuent de s'intoxiquer et de mourir du choléra ou de la dysenterie en consommant de l'eau saumâtre, alors même qu'il leur serait facile de se procurer de l'eau potable à peu de frais ?
Question subsidiaire : combien d'ONG et de militants écologistes présents à Paris, cet automne 2015, pour parler du temps qu'il fera sur Terre dans 80 ans, sont véritablement concernés par la santé des populations les plus déshéritées de la Terre, là, maintenant ?
Retour
|