C'est un des phénomènes naturels les plus surprenants pour le commun des mortels, mais pas si surprenant que ça, d'un point de vue scientifique : d'immenses réserves d'eau sous le sable des déserts, comme en Libye ou au Kalahari.
Et pourquoi donc n'y aurait-il pas d'eau sous le désert ? Ceux et celles qui ont un peu d'instruction savent que le Sahara n'a pas toujours été un désert, ou pour dire les choses plus intelligemment, il n'y a pas toujours eu un désert à l'emplacement actuel du "Désert", "As' sahara" voulant dire littéralement "Le désert" ; autant dire que "désert du Sahara" est un pléonasme.
Dès lors, par conséquent, que l'espace actuellement occupé par le Sahara n'a pas toujours été aride, mais couvert de savanes arbustives où les hommes préhistoriques traquaient la gazelle et le buffle, force est d'admettre qu'il pleuvait dans la région, il y a encore quelque 30.000 ans. Mais la pluie, à elle seule, ne suffit pas à expliquer l'abondance d'eau dans le sous-sol ; ce serait même le contraire : les deux cartes qui suivent montrent que les plus grosses réserves fossiles d'eau ne se trouvent pas forcément sous les forêts équatoriales, où il pleut énormément !
Comme on peut le voir sur la deuxième carte, de grosses nappes aquifères sont localisées au Sahel (Sénégal, Mauritanie, Tchad, Mali, Soudan) et au Machrek (Egypte et Maghreb) ainsi qu'en Angola et Namibie, soit bien plus d'eau fossile que dans la zone équatoriale, celle qui cumule le plus de pluies, tout simplement parce qu'on y trouve moins de sable que dans les régions sahéliennes et désertiques. Le phénomène est assez simple à expliquer : prenons les "oueds", ces rivières éphémères qui surgissent souvent de nulle part et balaient tout sur leur passage avant de disparaître aussi rapidement qu'elles sont apparues. L'absence de fleuves et de lacs permanents dans le désert explique que les oueds finissent par s'infiltrer dans le sable, le summum du genre étant accompli par le fleuve Okavango, en Afrique australe, dont le delta est littéralement absorbé par le sable, quand les ruisseaux et rivières des zones humides débouchent dans des fleuves qui, eux-mêmes, finissent à la mer. On comprend, par conséquent, que toute cette eau absorbée par le sable des déserts finisse par s'accumuler dans les profondeurs du sous-sol, créant, après des millénaires d'infiltration, les immenses réserves d'eau douce fossile que l'on sait.
Et c'est là qu'intervient le "pharaon" El Kadhafi. Il faut dire qu'au hasard des recherches pétrolières, on a découvert de grosses réserves d'eau douce non loin des poches de pétrole.
À propos, vous connaissez la nouvelle ? Il paraît qu'en ce moment même - début 2016 - il y a de nouveau de la sécheresse en Ethiopie et au Kenya, deux pays dont les populations rurales sont menacées par la famine. Une mauvaise habitude qui a la peau dure, ainsi que je le laissais entendre par des images assez explicites sur des pages antérieures, alors même qu'il y a de l'eau dans le sous-sol de ces pays.
Et dire que Kadhafi avait de gros projets pour l'ensemble du continent africain, à commencer par la gestion raisonnée de cette grande rivière souterraine, qui aurait pu profiter à tous les pays des zones sahélienne et désertique !
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Kadhafi avait délibérément pris le leadership de tout le continent africain afin de le doter des moyens de le sortir de la dépendance étrangère. Son pays était classé au 53ème rang de l'indice du développement humain de l'ONU, loin devant certains pays dits industrialisés. Les grands projets de Kadhafi auraient pu profiter à l'ensemble du continent, à commencer par cette banque africaine de développement ainsi que la mise en place de moyens de communication électronique par satellite. Pour les grands criminels regroupés autour de l'OTAN, il fallait absolument torpiller tous ces projets, histoire de ramener l'Afrique dans la dépendance perpétuelle envers le FMI et la Banque mondiale. Et face à cette nouvelle entreprise coloniale, les élites africaines ont été, une fois de plus, égales à elles-mêmes, autant dire nulles !
Quant aux envahisseurs étrangers, après l'équipée sauvage du printemps 2011, ils n'ont pas tardé longtemps à prendre le boomerang en pleine tronche, avec ces hordes de clandestins débarquant sur leurs côtes, tandis que leurs touristes se font tirer comme des lapins dans des hôtels de luxe.
Les barbares regroupés sous la bannière de l'OTAN voulaient visiblement créer un "merdier" en Afrique. C'est fait ! Mais, surtout, en torpillant les projets de Kadhafi, ils ruinaient tout un tas de programmes de développement imaginés par le leader libyen. Le fait est que l'Afrique qu'ils aiment, c'est une Afrique arriérée, moyenâgeuse, misérable et éternellement dépendante du bon vouloir de la Banque mondiale, du FMI et de la sollicitude des ONG étrangères. Il faut dire que l'Afrique qu'ils aiment, ressemble surtout à ça !
Voilà ce à quoi ont servi des décennies de programmes de développement et de soi-disant "aide au Tiers-monde" ! Et, pendant ce temps, Kadhafi offrait à ses concitoyens des champs de céréales en plein désert et de l'eau potable pour pas cher...
Il reste maintenant aux Africains, notamment aux jeunes générations, à ne pas avoir la mémoire courte... |