Dans l'histoire des civilisations, on peut dire que cette substance fut, avec le minerai de fer, l'une des plus décisives des matières premières : le bois.
Malheureusement, comme trop souvent, la précieuse matière première est expédiée bien loin des pays producteurs, sans profiter le moins du monde aux populations locales. Ce qui suit est extrait d'un reportage au Congo (ex-Zaïre) : la barge qui emporte les précieuses grumes vers un port de la côte, d'où elles migreront vers l'hémisphère nord, passe devant des hameaux aux masures tenant à peine debout ; on aperçoit même une hutte brinquebalante censée servir de salle de classe. Et là, disons les choses simplement : on a vraiment honte !
Pendant ce temps, à Madagascar, les coupes sauvages et clandestines menacent les forêts de bois rose, la question étant de savoir comment tant de bois exploité illégalement peut échapper à la vigilance des autorités.
Après avoir ruiné les forêts primaires durant au moins quatre siècles de construction navale, dans l'ensemble de l'Europe et de l'Amérique du Nord, on s'est mis à la culture méthodique du bois, comme on le ferait avec de simples salades.
Dans ce domaine, comme dans beaucoup d'autres, l'exemple vient d'Orient, comme avec cette technique millénaire qu'est le bonzaï.
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Si vous avez déjà visité l'Europe ou l'Amérique du Nord durant l'hiver, alors vous avez dû voir comment les grands magasins s'y remplissent, vers la fin de décembre, d'énormes tas de sapins - les fameux sapins de Noël -, les arbustes faisant entre un et deux mètres de hauteur. Ces arbustes, destinés à être décorés comme arbres de Noël, sont plantés deux à trois années plus tôt et leur durée de vie, après le fameux réveillon, est fort réduite.
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Comme on peut le voir sur ces images, la plantation d'arbres est une chose parfaitement maîtrisée par les arboriculteurs des pays disposant d'une agriculture raisonnée, pour ne pas dire industrialisée.
De fait, dans bien des pays industrialisés, comme ici en Europe occidentale, la plupart des forêts n'ont plus grand chose de vierge, ni de primaire, n'étant plus que d'immenses jardins plantés d'arbres.
Et c'est là qu'on se dit qu'il faudrait peut-être penser - si ce n'est pas encore fait ! - à initier les paysans du Tiers-monde à l'élevage systématique de pépinières d'acajou, d'okoumé, d'ébène, de bois rose, de bois de santal, etc. Cela permettrait, en tout cas, de mettre fin au saccage des forêts primaires et à la déstabilisation des populations humaines et animales qui vivent dans ces zones. Voyez Haïti, qui partage la même île d'Hispaniola avec la République Dominicaine. L'un des deux pays (Haïti) a vu sa forêt entièrement ravagée par toutes sortes de dégradations ; et c'est précisément sur cette partie de l'île que cyclones et ouragans produisent le plus de dégâts. Et si on prenait, ici, exemple, sur ces grands éleveurs de forêts que sont les Scandinaves ?
Il faut dire qu'en Scandinavie, dans les Alpes et même en Amérique du Nord, par exemple, où les forêts sont désormais mises en culture depuis des siècles, le bois est partout présent dans l'habitat traditionnel voire moderne, puisqu'on le retrouve aussi au coeur de certaines villes, où il est valorisé comme matériau noble de construction.
Norvège bucolique : de petites villes, des villages de pêcheurs, des églises...
En France, des régions comme la Normandie et l'Alsace sont connues pour leur architecture traditionnelle à colombages, sans oublier des stations balnéaires du bord de mer, avec leurs cabanes de plage.
Mais si, en Afrique, les architectes, par conformisme ou par manque d'imagination, ont recouvert les villes de bâtiments en béton directement inspirés de l'architecture des pays tempérés européens, autant dire peu adaptés au climat équatorial ou tropical, ce n'est pas tout à fait le cas de l'hôtellerie haut de gamme, qui mise largement sur des matériaux locaux, histoire de cultiver l'exotisme des sites touristiques, pour le plus grand plaisir de visiteurs en mal de dépaysement. Les lodges représentés ci-dessous se trouvent au Kenya et aux Seychelles.
Moralité : à la médiocrité, nul(le) n'est tenu(e) !
Et pourtant, on va encore devoir s'habituer longtemps à ça... Petit retour en arrière : un habitat traditionnel dans la région la plus boisée d'Afrique, celle de la grande forêt équatoriale.
Une violente bourrasque de vent, de l'eau de pluie qui ruisselle en grande quantité... et toutes ces bicoques risquent fort de se retrouver par terre ! Les matières premières existent pourtant, à portée de main, qui permettraient à ces villageois de vivre dans un habitat bien plus confortable, à l'instar des izbas et chalets du nord de l'Europe présentés plus haut.
En attendant...
La suite...
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